Un inconnu pour un vaudois...
Pour un bon vaudois bien méfiant, un inconnu est tout simplement un ennemi qu'il n'a pas encore rencontré...
Pour un bon vaudois bien méfiant, un inconnu est tout simplement un ennemi qu'il n'a pas encore rencontré...
Le vaudois vu par Richard Bernard
Le coin de l'oeil un "rien" rosse et méfiant, le sourire maintenu par ce sérieux guindé qui lui évite d'être vulgaire, lent à la détente mais prompt à répondre aux "vanneux" d'autrui, le Vaudois tient à ses origines comme à la prunelle de ses yeux.
Qui lui conteste ce droit, usuel mais non écrit, est bien vite éliminé, rendu à ses horizons lointains, renvoyé à ses moutons.
Le coin de l'oeil un "rien" rosse et méfiant, le sourire maintenu par ce sérieux guindé qui lui évite d'être vulgaire, lent à la détente mais prompt à répondre aux "vanneux" d'autrui, le Vaudois tient à ses origines comme à la prunelle de ses yeux.
Qui lui conteste ce droit, usuel mais non écrit, est bien vite éliminé, rendu à ses horizons lointains, renvoyé à ses moutons.
Avant que le Pays de Vaud existait... (Mix et Remix)
Le caractère éternel des vaudois
Les Vaudois ont toujours été ce qu’ils sont: réservés mais aimables, provinciaux (d’ailleurs sans honte aucune) mais civilisés, parfois ronchons mais souvent rieurs. Ils aiment prendre leur temps – le fameux quart d’heure l’atteste. Plutôt susceptibles, ils redoutent de blesser autrui par des attaques trop personnelles et, pour cette raison, ne cherchent pas les conflits ouverts;
ils désapprouvent l’agressivité gratuite ainsi que les fanfaronnades. Toutes ces tendances existaient avant l’arrivée des Bernois, existent aujourd’hui et existeront aussi longtemps que ce Pays vivra. Quand des Vaudois de l’an 2300, peut-être dotés d’ordinateurs cérébraux ou polypacsés avec leur clone, débarqueront du vol en internef Lausanne-Yverdon (deux minutes de trajet) et qu’un cyber-sondeur les assaillira pour leur demander s’ils approuvent la dernière modification télégislative, ils répondront sans doute de prime abord «ni oui ni non, bien au contraire». Il n’y a là aucune faiblesse, c’est une manière d’écarter le fâcheux avec diplomatie. Naturellement, l’ignorance des réalités du Pays fait commettre bien des méprises à son sujet, y compris par ses nationaux eux-mêmes.
Mais comment expliquer le succès du raccourci historique assignant à Leurs Excellences un rôle démesuré dans la formation des tempéraments vaudois modernes? A vrai dire cette idée correspond à l’historiographie «helvético-centriste» enseignée dans les écoles, pour qui l’histoire du Pays de Vaud commence à son entrée dans la Confédération ou plutôt à sa conquête par l’un des cantons suisses. Si l’on considère que les Vaudois n’existaient pas avant d’être suisses, il est normal que l’on fasse de l’événement les rattachant à la Confédération un principe fondateur de leur identité nationale. Inutile de souligner le ridicule d’une telle vision: les faits historiques attestant l’existence consciente du Pays de Vaud depuis le VIIIe siècle au moins s’en chargent bien tous seuls.
Nicolas de Araujo
Les Vaudois ont toujours été ce qu’ils sont: réservés mais aimables, provinciaux (d’ailleurs sans honte aucune) mais civilisés, parfois ronchons mais souvent rieurs. Ils aiment prendre leur temps – le fameux quart d’heure l’atteste. Plutôt susceptibles, ils redoutent de blesser autrui par des attaques trop personnelles et, pour cette raison, ne cherchent pas les conflits ouverts;
ils désapprouvent l’agressivité gratuite ainsi que les fanfaronnades. Toutes ces tendances existaient avant l’arrivée des Bernois, existent aujourd’hui et existeront aussi longtemps que ce Pays vivra. Quand des Vaudois de l’an 2300, peut-être dotés d’ordinateurs cérébraux ou polypacsés avec leur clone, débarqueront du vol en internef Lausanne-Yverdon (deux minutes de trajet) et qu’un cyber-sondeur les assaillira pour leur demander s’ils approuvent la dernière modification télégislative, ils répondront sans doute de prime abord «ni oui ni non, bien au contraire». Il n’y a là aucune faiblesse, c’est une manière d’écarter le fâcheux avec diplomatie. Naturellement, l’ignorance des réalités du Pays fait commettre bien des méprises à son sujet, y compris par ses nationaux eux-mêmes.
Mais comment expliquer le succès du raccourci historique assignant à Leurs Excellences un rôle démesuré dans la formation des tempéraments vaudois modernes? A vrai dire cette idée correspond à l’historiographie «helvético-centriste» enseignée dans les écoles, pour qui l’histoire du Pays de Vaud commence à son entrée dans la Confédération ou plutôt à sa conquête par l’un des cantons suisses. Si l’on considère que les Vaudois n’existaient pas avant d’être suisses, il est normal que l’on fasse de l’événement les rattachant à la Confédération un principe fondateur de leur identité nationale. Inutile de souligner le ridicule d’une telle vision: les faits historiques attestant l’existence consciente du Pays de Vaud depuis le VIIIe siècle au moins s’en chargent bien tous seuls.
Nicolas de Araujo
C.-F. Landry - Le lac Léman
"Car c'est un lac mystérieux. Il vous alanguit lorsque vous êtes fort. Il vous encourage et vous rassure lorsque vous êtes fatigué. Il est l'espérance puisqu'il traverse l'hiver avec des sourires retrouvés ici et là. Il apprivoise depuis toujours les hommes ; et pourtant, après les avoir apprivoisés, il les enseigne. Derrière tant de contradictions, il révèle une unité, cette unité qui, chaque juillet, chaque août, nous permet de faire nos moissons solaires quand, pour un temps, devenu méditerranéen, le lac Léman voit sauter les poissons comme poissons volants et tourner dans une absence de ciel qui est le signe même de l'été, le milan noir, le faucon pêcheur, qui inscrit sa chasse flâneuse au nombre des signes du bonheur d'exister"
"Car c'est un lac mystérieux. Il vous alanguit lorsque vous êtes fort. Il vous encourage et vous rassure lorsque vous êtes fatigué. Il est l'espérance puisqu'il traverse l'hiver avec des sourires retrouvés ici et là. Il apprivoise depuis toujours les hommes ; et pourtant, après les avoir apprivoisés, il les enseigne. Derrière tant de contradictions, il révèle une unité, cette unité qui, chaque juillet, chaque août, nous permet de faire nos moissons solaires quand, pour un temps, devenu méditerranéen, le lac Léman voit sauter les poissons comme poissons volants et tourner dans une absence de ciel qui est le signe même de l'été, le milan noir, le faucon pêcheur, qui inscrit sa chasse flâneuse au nombre des signes du bonheur d'exister"
Quelques sobriquets
Chexbres - lè Tsa
Palézieux - Les Boudins
Puidoux - les Amoureux
Pully - les Gonfles
Grandvaux - les Brise-botoilles
Servion - les Anes
Saint-Saphorin - les Goths, les Assassins
Tour-de-Peilz - Les Boèlands
Villeneuve - les Grenouilles
Veytaux - lè Revertson
Vevey - lé Caqua-Pâivro et les Pâtés-froids
Lutry - les Singes
Chexbres - lè Tsa
Palézieux - Les Boudins
Puidoux - les Amoureux
Pully - les Gonfles
Grandvaux - les Brise-botoilles
Servion - les Anes
Saint-Saphorin - les Goths, les Assassins
Tour-de-Peilz - Les Boèlands
Villeneuve - les Grenouilles
Veytaux - lè Revertson
Vevey - lé Caqua-Pâivro et les Pâtés-froids
Lutry - les Singes
Les vaudois vu pas Ramuz
Les Vaudois,
on est toujours tourné quand même
vers le dedans de soi,
et on est seul avec soi-même,
bien qu’on soit ici tous ensemble.
On est tourné vers ses soucis,
et pas beaucoup d’amitié
pour les autres ;
on est tourné
vers le besoin de critiquer,
le besoin de voir comment c’est fait,
le besoin de comparer,
et le besoin de se moquer aussi.
Oui, les Vaudois,
on est toujours tourné quand même
vers le dedans de soi !
C.-F. Ramuz. Extrait des « Forains » 1928
Les Vaudois,
on est toujours tourné quand même
vers le dedans de soi,
et on est seul avec soi-même,
bien qu’on soit ici tous ensemble.
On est tourné vers ses soucis,
et pas beaucoup d’amitié
pour les autres ;
on est tourné
vers le besoin de critiquer,
le besoin de voir comment c’est fait,
le besoin de comparer,
et le besoin de se moquer aussi.
Oui, les Vaudois,
on est toujours tourné quand même
vers le dedans de soi !
C.-F. Ramuz. Extrait des « Forains » 1928