Pourqoui pas Vevey?
Pourquoi pas Vevey ? La question est mal posée. Il faudrait plutôt demander : pourquoi ailleurs qu'à Vevey ? Et l'on ne saurait que répondre, puisque ce microcosme offre tout à celui qui l'aime. Quais, places, ruelles, boulevards, lac et arbres, vieilles pierres et béton, asphalte et gazon, rivières, fontaines, vergers et vignes, usines, pintes et résidences. Alors, pourquoi Vevey? Parce que.
"Pourquoi pas Vevey ?" J.-C. Mayor 1957
Pourquoi pas Vevey ? La question est mal posée. Il faudrait plutôt demander : pourquoi ailleurs qu'à Vevey ? Et l'on ne saurait que répondre, puisque ce microcosme offre tout à celui qui l'aime. Quais, places, ruelles, boulevards, lac et arbres, vieilles pierres et béton, asphalte et gazon, rivières, fontaines, vergers et vignes, usines, pintes et résidences. Alors, pourquoi Vevey? Parce que.
"Pourquoi pas Vevey ?" J.-C. Mayor 1957
Notre parler veveysan
Notre parler veveysan à l'accent traînard et chantant, avec ses locutions particulières, parfois amusantes ou narquoises, toujours fortement expressives et souvent vulgaires, caractérisait bien notre tempérament à la fois dolent et « guilleret ». Rien qu'à l'entendre, on comprenait « qu'on avait tout le temps » et « qu'il n'y en avait point comme nous ». Celui qui parlait beaucoup ou vite était un « alangué » et les femmes du même modèle des « bregautzes » ou des « caquevelles ».
(Vevey d'autrefois. Vibiscus. 1913 Editions à la carte (www.edcarte.ch) . Réimprimé 2005)
Notre parler veveysan à l'accent traînard et chantant, avec ses locutions particulières, parfois amusantes ou narquoises, toujours fortement expressives et souvent vulgaires, caractérisait bien notre tempérament à la fois dolent et « guilleret ». Rien qu'à l'entendre, on comprenait « qu'on avait tout le temps » et « qu'il n'y en avait point comme nous ». Celui qui parlait beaucoup ou vite était un « alangué » et les femmes du même modèle des « bregautzes » ou des « caquevelles ».
(Vevey d'autrefois. Vibiscus. 1913 Editions à la carte (www.edcarte.ch) . Réimprimé 2005)
Dostoïevski, l'église russe et Vevey
C'est près de cette fontaine - comme le rappelle d'ailleurs une plaque - que se trouve la maison où, en mai 1868, séjourna Dostoïevski, qui y travailla à Vidât. Si Victor Hugo a particulièrement relevé la propreté de la cité, le grand romancier slave se plaignit pour sa part de la saleté des habitants et ne semble guère avoir apprécié son séjour. (En 1836, Gogol avait travaillé, à Vevey, aux Âmes mortes et en 1857, Tolstoï s'y était lui aussi arrêté.)
L'opinion de Dostoïevski n'était certainement pas celle de ses compatriotes. La preuve, c'est qu'ils étaient si nombreux à se plaire dans la région veveysanne, qu'un couple d'aristocrates russes fit édifier, en souvenir de ses deux filles, une église de style orthodoxe, située en contrebas de Saint-Martin. Elle fut consacrée en 1878. Son clocher à bulbe d'or, tout comme la mince tourelle entourée de vigne vierge de l'église anglaise, édifiée deux ans plus tard, rappellent aux générations actuelles l'époque d'avant les guerres mondiales où Vcvey et Montreux étaient le rendez-vous cosmopolite de la bonne société européenne.
C'est près de cette fontaine - comme le rappelle d'ailleurs une plaque - que se trouve la maison où, en mai 1868, séjourna Dostoïevski, qui y travailla à Vidât. Si Victor Hugo a particulièrement relevé la propreté de la cité, le grand romancier slave se plaignit pour sa part de la saleté des habitants et ne semble guère avoir apprécié son séjour. (En 1836, Gogol avait travaillé, à Vevey, aux Âmes mortes et en 1857, Tolstoï s'y était lui aussi arrêté.)
L'opinion de Dostoïevski n'était certainement pas celle de ses compatriotes. La preuve, c'est qu'ils étaient si nombreux à se plaire dans la région veveysanne, qu'un couple d'aristocrates russes fit édifier, en souvenir de ses deux filles, une église de style orthodoxe, située en contrebas de Saint-Martin. Elle fut consacrée en 1878. Son clocher à bulbe d'or, tout comme la mince tourelle entourée de vigne vierge de l'église anglaise, édifiée deux ans plus tard, rappellent aux générations actuelles l'époque d'avant les guerres mondiales où Vcvey et Montreux étaient le rendez-vous cosmopolite de la bonne société européenne.
Vevey - un peu d'histoire I
Vevey la Jolie est vaudoise et l'on s'en réjouit, mais il s'en est fallu de peu pour que son sort soit différent.
Au moment de la conquête bernoise, LL. EE., pour justifier leur action, firent valoir l'hypothèque qu'ils avaient sur le Pays de Vaud, mais Vevey faisait partie du Chablais, et en réalité, les Bernois n'avaient pas de droit à faire valoir sur cette ville. Quand Naegeli réclama un serment de fidélité, les Veveysans cherchèrent tout d'abord un appui dans la vallée du Rhône, et l'évoque de Sion aurait, semble-t-U, été heureux d'accorder son aide à des sujets savoyards et leur épargner l'emprise de la Réforme. Cependant, les Valaisans venaient de décider l'occupation de la rive gauche du Rhône, et du lac jusqu'à Thooon. Ils ne pouvaient pas indisposer Nacgeli, qui avait déjà sommé Vevey de se rendre. Dans l'impossibilité d'accorder la protection demandée, ils engagèrent les Veveysans aise pour défendre leur politique de conquête à la prochaine diète de Lucerne.
Pousser Vevey dans les bras de Fribourg et inciter cette dernière ville à sauver les Veveysans de la domination bernoise, tel paraît avoir été le plan des Valaisans. Valaisans et Veveysans s'accordaient donc pour offrir aux Fribourgeois une tentation à laquelle ceux-ci ne demandaient qu'à succomber. Fribourg commença à solliciter l'opinion des cantons catholiques, tout disposés à soustraire Vevey à Berne. Puis l'appétit des Fribourgeois alla grandissant, non seulement ils demandèrent Romont, Rue, Châtel-Saint-Denis, Vaulruz, Estavayer-lc-Lac, mais Vevey, Montrera et Romainmôtier. Berne acquiesça aux revendinations de Fribourg, sauf pour Romainmôtier, Vevey et Montrera. Les Fribourgeois maintinrent leurs revendicalions sur Vevey, mais le gouvernement bernois, surtout les officiers, tint bon et c'est à cet entêtement que Vevey doit d'être aujourd'hui ville vaudoise, Fribouig d'être privé d'un accès au lac, et notre canton de ne pas être coupé en deux.
(Va decouvre ton canton . Adolphe Decollogny. Ed. Imprimerie Vaudoise 1966)
Vevey la Jolie est vaudoise et l'on s'en réjouit, mais il s'en est fallu de peu pour que son sort soit différent.
Au moment de la conquête bernoise, LL. EE., pour justifier leur action, firent valoir l'hypothèque qu'ils avaient sur le Pays de Vaud, mais Vevey faisait partie du Chablais, et en réalité, les Bernois n'avaient pas de droit à faire valoir sur cette ville. Quand Naegeli réclama un serment de fidélité, les Veveysans cherchèrent tout d'abord un appui dans la vallée du Rhône, et l'évoque de Sion aurait, semble-t-U, été heureux d'accorder son aide à des sujets savoyards et leur épargner l'emprise de la Réforme. Cependant, les Valaisans venaient de décider l'occupation de la rive gauche du Rhône, et du lac jusqu'à Thooon. Ils ne pouvaient pas indisposer Nacgeli, qui avait déjà sommé Vevey de se rendre. Dans l'impossibilité d'accorder la protection demandée, ils engagèrent les Veveysans aise pour défendre leur politique de conquête à la prochaine diète de Lucerne.
Pousser Vevey dans les bras de Fribourg et inciter cette dernière ville à sauver les Veveysans de la domination bernoise, tel paraît avoir été le plan des Valaisans. Valaisans et Veveysans s'accordaient donc pour offrir aux Fribourgeois une tentation à laquelle ceux-ci ne demandaient qu'à succomber. Fribourg commença à solliciter l'opinion des cantons catholiques, tout disposés à soustraire Vevey à Berne. Puis l'appétit des Fribourgeois alla grandissant, non seulement ils demandèrent Romont, Rue, Châtel-Saint-Denis, Vaulruz, Estavayer-lc-Lac, mais Vevey, Montrera et Romainmôtier. Berne acquiesça aux revendinations de Fribourg, sauf pour Romainmôtier, Vevey et Montrera. Les Fribourgeois maintinrent leurs revendicalions sur Vevey, mais le gouvernement bernois, surtout les officiers, tint bon et c'est à cet entêtement que Vevey doit d'être aujourd'hui ville vaudoise, Fribouig d'être privé d'un accès au lac, et notre canton de ne pas être coupé en deux.
(Va decouvre ton canton . Adolphe Decollogny. Ed. Imprimerie Vaudoise 1966)
Le Veveysan et ses activités
Vevey a su ne pas tout sacrifier au tourisme. La ville compte d'excellents hôtels; elle n'est pas composé que d'hôtels. Le Veveysan aime à rencontrer l'étranger. Il ne s'est jamais abaissé à se faire son valet...
Il est curieux, gourmand, volontiers frondeur, aventureux à l'occasion, mais aimant plus encore ses aises et fidèle à ses habitudes. Peu porté aux extrêmes, il se méfie des novateurs de tout poil, en politique et en religion comme en art Ayant acquis tard l'indépendance, il reste prudemment sur ses gardes et ne s'emballe pas à l'aveugle pour des idées ou des systèmes. Il est difficile de lui en faire accroire. Il préfère ne pas penser plutôt que de changer d'opinion. Il reste prudent jusque dans ses plaisirs. 11 ne s'accorde des fêtes que tous les vingt-cinq ans, mais ces jour-là il se fait des souvenirs pour un quart de siècle. J'ai dit qu'il était gourmand Est-ce tout à fait un hasard si Vevey a conquis la notoriété grâce à ses chocolats, ses laits condensés, son Nescafé, ses cigares et ses vins ?
A la rue des Bosquets, contre la façade du numéro 13, est apposée une plaque où Ton peut lire: «Dans cette maison a été créé, en 1875, le premier chocolat au lait du monde par Daniel Peter (1836-1919).» C'est une date importante dans l'histoire de la gourmandise universelle. Une révolution pacifique qui n'a fait que des heureux et fut le point de départ d'une extension prodigieuse de l'industrie du chocolat II devint un article de grande consommation, presque du jour au lendemain, une friandise populaire, saine, fortifiante («chocolat au lait des Alpes !»), qu'il n'y avait désormais plus de raison de refuser aux enfants, aux convalescents, bien au contraire !
Vevey a su ne pas tout sacrifier au tourisme. La ville compte d'excellents hôtels; elle n'est pas composé que d'hôtels. Le Veveysan aime à rencontrer l'étranger. Il ne s'est jamais abaissé à se faire son valet...
Il est curieux, gourmand, volontiers frondeur, aventureux à l'occasion, mais aimant plus encore ses aises et fidèle à ses habitudes. Peu porté aux extrêmes, il se méfie des novateurs de tout poil, en politique et en religion comme en art Ayant acquis tard l'indépendance, il reste prudemment sur ses gardes et ne s'emballe pas à l'aveugle pour des idées ou des systèmes. Il est difficile de lui en faire accroire. Il préfère ne pas penser plutôt que de changer d'opinion. Il reste prudent jusque dans ses plaisirs. 11 ne s'accorde des fêtes que tous les vingt-cinq ans, mais ces jour-là il se fait des souvenirs pour un quart de siècle. J'ai dit qu'il était gourmand Est-ce tout à fait un hasard si Vevey a conquis la notoriété grâce à ses chocolats, ses laits condensés, son Nescafé, ses cigares et ses vins ?
A la rue des Bosquets, contre la façade du numéro 13, est apposée une plaque où Ton peut lire: «Dans cette maison a été créé, en 1875, le premier chocolat au lait du monde par Daniel Peter (1836-1919).» C'est une date importante dans l'histoire de la gourmandise universelle. Une révolution pacifique qui n'a fait que des heureux et fut le point de départ d'une extension prodigieuse de l'industrie du chocolat II devint un article de grande consommation, presque du jour au lendemain, une friandise populaire, saine, fortifiante («chocolat au lait des Alpes !»), qu'il n'y avait désormais plus de raison de refuser aux enfants, aux convalescents, bien au contraire !