Emile Gardaz 1931 - 2007
Charisme naïf de santon, sagacité rare, poésie immédiate
et don de l’écoute sincère, le conteur challensois est décédé mercredi
d’un arrêt cardiaque à 76 ans. Il laissera une trace dans le cœur de
tous les Romands.
Frère de lait de ses compatriotes, mais frère de sang de tous les hommes, il avait le «don». C’est ce qu’on dit généralement dans nos campagnes pour désigner un sorcier du genre bienfaiteur, un gars qui d’un clignement de paupières vous soulage d’une douleur à la nuque, de varices aux jambes, d’inquiétudes qui vous ravagent le cerveau. Or Emile Gardaz, dont la mort survenue mercredi à son domicile de Lausanne propagera des ondes de tristesse dans toute la Romandie, n’avait d’autre recette pour faire du bien aux autres qu’en les écoutant. Il avait l’âme charitable d’un santon, et l’atmosphère de l’Avent dans laquelle il vient de s’éteindre seyait à sa poétique.
Frère de lait de ses compatriotes, mais frère de sang de tous les hommes, il avait le «don». C’est ce qu’on dit généralement dans nos campagnes pour désigner un sorcier du genre bienfaiteur, un gars qui d’un clignement de paupières vous soulage d’une douleur à la nuque, de varices aux jambes, d’inquiétudes qui vous ravagent le cerveau. Or Emile Gardaz, dont la mort survenue mercredi à son domicile de Lausanne propagera des ondes de tristesse dans toute la Romandie, n’avait d’autre recette pour faire du bien aux autres qu’en les écoutant. Il avait l’âme charitable d’un santon, et l’atmosphère de l’Avent dans laquelle il vient de s’éteindre seyait à sa poétique.
Gardaz aimait son pays et ses habitants avec une ironie tendre, il était
incapable de férocité. Il apprenait aux Vaudois à avoir confiance en
leur propre humour matois. En cette intelligence d’autant plus subtile
qu’elle est lente, qu’elle pèse ses mots, qu’elle les surveille avant
qu’ils soient émis, comme on surveille le lait sur le feu. Il chérissait
ses compatriotes comme des frères de lait, des compagnons de table, de
libations et de rires, mais aussi de labeur, de souffrance, de
compassion. Et c’était pour les encourager à plus d’ouverture au monde.
Il sut leur donner le la de l’universalité. Il savait convaincre avec
patience, il conviait les gens à regarder mieux, à écouter. C’étaient ses deux verbes préférés.